Аристофан - Aristophane; Traduction nouvelle, tome second стр 14.

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Elle administre tout cela pour lui?

PROMÈTHEUS

Comme je te le dis; et, si tu l'obtiens de lui, tu as tout. Voilà pourquoi je suis venu ici, c'était afin de te le dire; car, de temps immémorial, je suis bienveillant pour les hommes.

PISTHÉTÆROS

En effet, c'est grâce à toi seul, parmi les dieux, que nous faisons des grillades.

PROMÈTHEUS

Je hais tous les dieux, comme tu le sais, toi.

PISTHÉTÆROS

De par Zeus! tu as toujours été leur ennemi.

PROMÈTHEUS

Un vrai Timôn. Mais comme il faut que je m'en retourne vite, donne-moi l'ombrelle, afin que si Zeus m'aperçoit de là-haut, j'aie l'air d'accompagner une kanéphore.

PISTHÉTÆROS

Prends aussi ce siège et emporte-le.

LE CHOEUR

Chez les Skiapodes est un marais, où Sokratès, qui ne se lave jamais, évoque les âmes. Pisandros y vint aussi, demandant à voir son âme, qui l'avait planté là, de son vivant: pour victime, il amenait une chamelle au lieu d'un agneau: il l'égorgea, et s'éloigna comme Odysseus; à ce moment sortit des enfers, pour boire le sang de la chamelle, Khæréphôn, la Chauve-Souris.

POSÉIDÔN

La ville de Néphélokokkygia s'offre à nos regards: nous y venons en députation Holà! toi, que fais-tu? Tu places ton manteau sur la gauche? Tu ne le jettes pas à droite? Quoi donc, malheureux? Tu es du tempérament de Læspodias. O démocratie, à quoi nous as-tu réduits, puisque les dieux ont choisi un pareil représentant?

LE TRIBALLE

Tiens-toi tranquille.

POSÉIDÔN

Foin de toi! C'est toi que j'ai vu de beaucoup le plus barbare de tous les dieux. Voyons, que ferons-nous, Hèraklès?

HÈRAKLÈS

Tu m'as entendu dire que je veux étrangler l'homme qui a ainsi bloqué les dieux.

POSÉIDÔN

Mais, mon bon, nous avons été choisis comme députés pour négocier.

HÈRAKLÈS

J'ai doublement envie de t'étrangler.

PISTHÉTÆROS

Donne-moi la râpe au fromage; apporte du silphion; qu'on apporte du fromage; ranime les charbons.

HÈRAKLÈS

Homme, nous sommes trois dieux, ici présents, qui t'adressons nos saluts.

PISTHÉTÆROS

Je racle le silphion.

HÈRAKLÈS

Quelles sont ces viandes?

PISTHÉTÆROS

Celles de quelques oiseaux coupables de soulèvement illégal contre les oiseaux amis du peuple.

HÈRAKLÈS

Et tu racles ton silphion avant de nous répondre?

PISTHÉTÆROS

Ah! salut, Hèraklès. Qu'y a-t-il?

POSÉIDÔN

Nous venons, envoyés par les dieux, pour négocier au sujet de la guerre.

UN ESCLAVE

Il n'y a pas d'huile dans la lékythe.

PISTHÉTÆROS

Il faut cependant que les oiseaux soient bien marinés.

HÈRAKLÈS

Nous, nous ne retirons de la guerre aucun profit; vous, si vous devenez amis de nous autres dieux, vous aurez de l'eau du ciel dans les citernes et vous passerez constamment des jours faits pour les alcyons. C'est pour tout cela que nous venons, munis de pleins pouvoirs.

PISTHÉTÆROS

Jamais, au grand jamais, nous n'avons commencé la guerre contre vous, et maintenant nous voulons, de bon coeur, si vous voulez aussi faire ce qui est juste, entrer en accommodement. Or voici ce qui est juste: que Zeus rende le sceptre à nous autres oiseaux. Alors les arrangements sont conclus; après quoi, j'invite les envoyés à dîner.

HÈRAKLÈS

Pour moi, cela me suffit, et j'y consens.

POSÉIDÔN

Comment, malheureux? Tu es un niais et un goinfre: tu dépouilles ton père de sa toute-puissance.

PISTHÉTÆROS

Vraiment? Mais vous, les dieux, ne serez-vous pas plus forts si les oiseaux règnent ici-bas? Aujourd'hui, cachés sous les nuages, les mortels échappent à vos yeux et parjurent votre nom. Quand vous aurez les oiseaux pour alliés, si quelqu'un jure par le corbeau et par Zeus, le corbeau volera furtivement sur le parjure et lui crèvera l'oeil à coups de bec.

POSÉIDÔN

Par Poséidôn! voilà qui est bien dit.

HÈRAKLÈS

C'est aussi mon avis.

PISTHÉTÆROS, au Triballe

Et toi, que t'en semble?

LE TRIBALLE

Nabaisatreu.

PISTHÉTÆROS

Vois-tu? Il approuve aussi. Écoutez encore un autre bien que nous vous ferons. Si un homme, après avoir voué un sacrifice à quelque dieu, s'y soustrait en disant: «Les dieux peuvent attendre,» et s'y refuse par avarice, nous punirons également cette conduite.

POSÉIDÔN

Voyons, de quelle manière?

PISTHÉTÆROS

Lorsque cet homme sera à compter son argent, ou assis dans un bain, un milan fondra lui dérober en secret le prix de deux brebis, et le portera au dieu.

HÈRAKLÈS

Je vote encore pour que le sceptre leur soit rendu.

POSÉIDÔN

Demande maintenant au Triballe.

HÈRAKLÈS

Triballe, es-tu d'avis de gémir?

LE TRIBALLE

Saunaka Baktarikrousa.

HÈRAKLÈS

Il dit que c'est très bien parler.

POSÉIDÔN

Si c'est là votre avis à tous deux, c'est aussi le mien.

HÈRAKLÈS

Eh bien! nous sommes d'accord pour ce qui est du sceptre.

PISTHÉTÆROS

Et, de par Zeus! il y a une autre condition, dont je me souviens, moi; je laisse Hèra à Zeus, mais il faut qu'on me donne pour femme la jeune Basiléia.

POSÉIDÔN

Tu n'as pas envie de faire la paix. Retournons chez nous.

PISTHÉTÆROS

Je n'en ai cure. Cuisinier, il faut nous faire un bon coulis.

HÈRAKLÈS

Être singulier, Poséidôn, où vas-vu? Ferons-nous la guerre pour une femme?

POSÉIDÔN

Que devons-nous faire?

HÈRAKLÈS

Quoi? Négocions.

POSÉIDÔN

Hé, malheureux! ne vois-tu pas qu'on te trompe depuis longtemps? Tu te ruines toi-même. Car si Zeus meurt, après leur avoir donné l'empire, te voilà dans la pauvreté: c'est à toi que sont tous les biens que Zeus laisserait en mourant.

PISTHÉTÆROS

O malheur! Comme on t'en fait accroire! Viens ici à l'écart, que je te parle. Ton oncle te trompe, pauvre garçon. Des biens paternels il ne te revient pas une obole: c'est la loi: tu es bâtard et non fils légitime.

HÈRAKLÈS

Moi bâtard? Que dis-tu?

PISTHÉTÆROS

Sans doute, de par Zeus! puisque tu es né d'une femme étrangère. Et comment crois-tu qu'Athèna fût son héritière, elle sa fille, si elle avait des frères légitimes?

HÈRAKLÈS

Mais si mon père voulait me donner ses biens en mourant, à moi bâtard?

PISTHÉTÆROS

La loi ne le lui permet pas. Et ce Poséidôn même, qui t'excite maintenant, serait le premier à te disputer l'héritage des biens paternels, en disant qu'il est frère légitime. Je vais te dire la loi de Solôn: «Le bâtard est exclu de la succession, s'il y a des enfants légitimes, et, s'il n'y a pas d'enfants légitimes, les biens passent aux plus proches parents.»

HÈRAKLÈS

Et moi je n'ai rien de la fortune paternelle?

PISTHÉTÆROS

Rien, de par Zeus! Mais, dis-moi, ton père t'a-t-il fait inscrire sur le registre de ta phratrie?

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