Морган Райс - Les Plus Vaillants: Le Fil de l’Épée, tome 2 стр 10.

Шрифт
Фон

— Comment avez-vous pu croire que vous pourriez vous battre contre le duc ? demanda le charretier. Le duc Altfor a dit que vous paierez pour ce que votre frère a fait, et vous le ferez. Attendez, pensez à ça, et souffrez. On reviendra.

Sans un mot de plus, il tourna la charrette et commença à s’éloigner, laissant Raymond et ses frères se balançant doucement.

— Si je peux…, dit Garet, essayant manifestement d’atteindre la serrure de sa cage.

— Tu ne sais pas ouvrir une serrure, dit Lofen.

— Je peux essayer, non ? riposta Garet. Nous devons essayer quelque chose. Nous devons…

— Il n’y a rien à essayer, répondit Lofen. Peut-être qu’on peut tuer les gardes quand ils reviendront, mais on ne pourra pas contourner ces serrures.

Raymond secoua la tête.

— Assez, dit-il. Ce n’est pas le moment de se disputer. Il n’y a nulle part où aller, et rien à faire, alors le moins que l’on puisse faire, c’est de ne pas se battre entre nous.

Il savait ce que signifiait un tel endroit et qu’il n’y avait aucune chance réelle de s’échapper.

— Bientôt, dit-il, des animaux viendront, ou pire encore. Peut-être que je ne pourrai plus parler après. Peut-être que je… peut-être qu’on sera tous morts.

— Non, dit Garet en secouant la tête. Non, non, non.

— Si, répliqua Raymond. On ne peut pas contrôler ça, mais on peut affronter nos morts avec courage. Nous pouvons leur montrer que les gens honnêtes affrontent la mort avec dignité. Nous pouvons refuser de leur donner la peur qu’ils veulent.

Il vit Garet blêmirent avant de hocher la tête

— D’accord, dit son frère. D’accord, je peux le faire.

— Je sais que tu peux, dit Raymond. Vous pouvez tout faire, tous les deux. Je veux dire…

Comment pouvait-il formuler ce qu’il avait sur le cœur ?

— Je vous aime tous les deux, et je suis si reconnaissant d’avoir eu la chance d’être votre frère. Si je dois mourir, je suis content d’avoir au moins l’occasion de le faire avec les meilleures personnes que je connaisse au monde.

— « Si », dit Lofen. Ce n’est pas encore fait.

— « Si », approuva Raymond, mais au cas où ça arriverait, je voulais que vous le sachiez.

— Oui, dit Lofen. Je ressens la même chose.

— Moi aussi, dit Garet.

Raymond resta immobile, essayant d’avoir l’air courageux pour ses frères, et pour tous ceux qui le regardaient, parce qu’il était sûr qu’il devait y avoir quelque chose ou quelqu’un qui regardait depuis les ruines de la tour. Tout ce temps, il essaya de ne pas penser à la vérité :

Il n’y avait pas de « si » à cela. Déjà, Raymond pouvait voir les premiers frémissements de charognards se rassembler dans les arbres. Ils allaient mourir. Les seules incertitudes concernaient le temps que cela prendrait et les souffrances que cela engendrerait.



CHAPITRE CINQ

Royce s’agenouilla parmi les cendres de la maison de ses parents, des fragments de bois carbonisés tombant tout autour de lui de la même manière que des larmes roulaient le long de ses joues. Elles tracèrent des sillons à travers la suie et la saleté qui recouvraient maintenant son visage, le laissant strié et l’air étrange, mais Royce ne s’en préoccupait guère.

Tout ce qui lui importait à cet instant, c’était que ses parents soient morts.

Royce fut envahi par le chagrin en regardant les corps de ses parents, allongés par terre dans une apparence paisible surprenante, malgré les flammes qui continuaient à danser. Il avait l’impression de vouloir déchirer le monde à mains nues de la même façon que ses doigts s’enfonçaient dans ses cheveux emmêlés de plus en plus couverts de cendres. Il voulait trouver un moyen d’arranger les choses, mais rien ni personne ne pouvait arranger cela, alors Royce hurla sa colère et son chagrin vers le ciel.

Il avait vu l’homme qui leur avait fait cela. Royce l’avait vu sur la route, revenant du village aussi calmement que si rien ne s’était passé. L’homme l’avait même averti, sans le savoir, que les soldats allaient descendre sur le village. Quel genre de meurtrier agissait ainsi ? Quel genre de meurtrier plaçait ensuite ses victimes comme s’ils les préparaient pour les derniers sacrements ?

Mais cette cabane en ruine n’était pas une sépulture, alors Royce alla au fond de la ferme, trouvant une herminette et une pelle, travaillant la terre là-bas, ne voulant pas laisser la chair de ses parents pour les premiers charognards venus. Une partie du sol était tassée et carbonisée, si bien que ses muscles devenaient douloureux, mais à ce moment-là, Royce avait l’impression qu’il méritait cette douleur. La vieille Lori avait eu raison… tout cela, c’était sa faute.

Il creusa la tombe aussi profondément qu’il le put et y déposa ensuite les corps carbonisés de ses parents. Il resta au bord, essayant de trouver les mots justes, mais il n’arrivait pas à trouver quoi que ce soit qui ait un sens pour les envoyer au ciel correctement. Il n’était pas un prêtre familier avec les voies des dieux. Il n’était pas non plus une sorte de troubadour, avec tous les bons mots pour toutes occasions, d’un grand festin à un décès.

— Je vous aime tellement tous les deux, dit-il simplement. Je… J’aimerais pouvoir en dire plus, mais tout ce que je pourrais dire se résumerait à ça.

Il les enterra aussi soigneusement qu’il le put, chaque pelletée de terre ayant l’effet d’un coup de marteau quand elle atterrit. Au-dessus de lui, Royce entendit le cri d’un faucon, et il le chassa, ne se souciant pas de savoir s’il y avait des corbeaux et des choucas éparpillés dans le reste du village. C’étaient ses parents.

Même s’il le pensait, Royce savait qu’il ne suffisait pas de les enterrer. Les hommes du duc étaient venus à cause de lui ; il ne pouvait pas laisser tous ceux qu’ils avaient tués aux charognards. Il savait aussi qu’il lui serait impossible de creuser une fosse assez profonde pour tous les corps.

Le mieux qu’il pouvait espérer faire était de construire un bûcher pour terminer ce que les bâtiments en flammes avaient commencé, Royce commença alors à se frayer un chemin à travers le village, ramassant le bois, le récupérant dans les réserves d’hiver, le tirant des restes des bâtiments. Les poutres étaient les parties les plus lourdes, mais sa force était suffisante pour les traîner, lui permettant de les installer en formes de grandes traverses pour le bûcher qu’il construisait.

Le temps que Royce ait fini, il faisait complètement noir, mais il n’aurait jamais pu dormir dans un village où ne régnait plus que la mort. Au lieu de cela, il chercha jusqu’à trouver une lanterne à l’extérieur d’un des bâtiments, seulement un peu déformée par la chaleur de l’incendie qui l’avait ravagée. Il l’alluma et, à la lueur de cette lanterne, il commença à rassembler les morts.

Il les rassembla tous, même si cela lui brisa le cœur de le faire. Jeunes et vieux, hommes et femmes, il les rassembla. Il traîna les plus lourds et porta les plus légers, les installant à leur place au milieu du bûcher et espérant que cela signifierait qu’ils se retrouveraient ensemble dans ce qui viendrait après ce monde.

Il était presque prêt à y lancer sa lanterne quand il se souvint de la vieille Lori ; il ne l’avait pas encore ramassée dans sa sombre moisson, même s’il était passé plus d’une douzaine de fois devant le muret contre lequel elle avait été adossée. Peut-être qu’elle n’était pas morte quand il l’avait quittée. Peut-être avait-elle rampé plus loin pour mourir selon ses propres termes, ou peut-être Royce l’avait ratée. Il semblait incorrect de ne pas la mettre avec les autres, Royce partit donc à la recherche de son corps effondré, retournant à l’endroit où elle s’était couchée et fouillant le sol à la lueur de la lampe.

— Tu cherches quelqu’un ? demanda une voix et Royce fit volte-face, sa main se portant à son épée une seconde avant de reconnaître cette voix.

Ваша оценка очень важна

0
Шрифт
Фон

Помогите Вашим друзьям узнать о библиотеке

Скачать книгу

Если нет возможности читать онлайн, скачайте книгу файлом для электронной книжки и читайте офлайн.

fb2.zip txt txt.zip rtf.zip a4.pdf a6.pdf mobi.prc epub ios.epub fb3

Похожие книги

Популярные книги автора