Морган Райс - Le Fils des Dragons стр 4.

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Vars écarta l'homme du milieu, soudain en proie à la colère. Comment osaient-ils ? Comment osaient-ils profiter de ce moment où le pouvoir du royaume était enfin entre ses mains pour tenter de le rabaisser ?

Il savait où ils voulaient en venir, bien qu'on le lui ait tu. La noblesse le mettait à l'épreuve, le traitant comme s'il n'était pas un vrai roi, pas un souverain aussi puissant que son père. Ils essayaient d'en faire une marionnette, un homme de paille qu'ils pourraient commander et contrôler, un serviteur et un régnant. Ils croyaient pouvoir lui dicter sa conduite, décider entre eux, Vars se verrait réduit à être une simple tête couronnée, sagement assis sur son trône.

Rira bien qui rira le dernier. Vars leur montrerait qu'ils avaient tort.

CHAPITRE TROIS

Toute sa vie durant, Lenore s'était montrée parfaite, docile et obéissante. La princesse idéale, tandis que ses sœurs en faisaient toujours plus ou moins à leur tête. Nerra était toujours la première à arpenter la forêt, tandis qu'Erin jouait aux petits soldats. Lenore était la seule à tenir son rôle de princesse.

Mais elle faisait désormais qu'elle voulait.

"Etes-vous certaine de vouloir descendre en ville, madame ?" demanda Orianne, alors qu'elles se dirigeaient vers l'entrée du château. "Y aller seules peut être imprudent."

Un frisson s'empara de Lenore au souvenir de son enlèvement mais elle secoua la tête.

"Le risque existe hors les murs mais Royalsport est un lieu sûr. De plus, nous prendrons un garde." Elle en choisit un. "Vous, nous escorterez-vous en ville ?"

"A vos ordres, Votre Altesse."

"Pourquoi aller dans la cité ?" demanda Orianne. "Vous ne vous y rendez que très rarement."

C'était la vérité. De toute sa famille, Lenore était celle qui avait passé le moins de temps hors du vase clos de la cour royale. Mais rester cloîtrée ici lui devenait désormais insupportable. Elle ne pouvait plus supporter de rester avec tous ces gens qui la félicitaient pour son mariage, pendant que son père était à l'article de la mort et que sa mère, en deuil, n’était plus que l'ombre d'elle-même. Elle ne pouvait pas supporter la présence de Finnal, bien qu'il exige qu'elle demeure à ses côtés.

Il y avait une autre raison : elle croyait avoir vu Devin descendre en ville de temps à autre, il s'y trouverait peut-être. Pouvoir lui parler à nouveau fit battre ce cœur que Lenore croyait mort. Penser à lui, à sa gentillesse, lui redonnait le sourire, contrairement à son mari.

"Nous descendrons et montrerons au peuple que nous sommes là pour eux, malgré la période de deuil," déclara Lenore.

Elle partit avec Orianne et le garde dans son sillage, passa devant les gardes postés près des portes, avant de se frayer un chemin en direction du ventre de la cité. Lenore admirait les habitations de part et d'autre, leur hauteur et leur magnificence, perçut l'air chargé de parfums, sentit les pavés sous ses pieds. Elle aurait pu monter en carrosse mais cela l'aurait tenue à l'écart de la cité. La dernière fois qu'elle était monté en calèche remontait à sa procession de noces, Lenore essaya de refouler ces souvenirs, de ne point les revivre.

Elle se dirigea vers un quartier agréable émaillé de jardins non loin du château, les demeures appartenaient visiblement à la noblesse, les rues étaient propres et peu fréquentées. Mais ce n'est pas ce que Lenore recherchait. Elle savait que Devin était probablement originaire d'un quartier beaucoup plus pauvre, elle voulait constater de visu le vrai visage de Royalsport.

"Etes-vous certaine de vouloir aller dans cette direction, Lenore ?" demanda Orianne alors qu'ils franchissaient un pont pour atteindre une zone nettement plus pauvre, les maisons étaient moins espacées, la population plus encline à travailler qu'à paresser. La fumée de la Maison des Armes montait, droite, vers le ciel.

"Ma place est ici. Je veux voir le vrai visage de la cité."

Ce serait d'autant mieux si d'aventure elle tombait sur Devin chemin faisant. Lenore devait avouer que son cœur s'emballait à chaque fois qu'elle l’apercevait. Bien sûr, elle avait fait pareil avec Finnal, mais c'était différent. Devin n'était pas intéressé par conclure une union qui lui rapporterait des terres, d’horribles rumeurs ne circulaient pas sur son compte. Ce que Lenore avait vu ou entendu à son sujet prouvait qu'il était courageux et prévenant … le genre d'homme qu'elle aurait dû épouser, mais c'était impossible.

"Nous seront bientôt en vue de la Maison des Soupirs si nous continuons de la sorte," dit Orianne. Lenore l'apercevait par-dessus les toits, la bâtisse aux couleurs vives attirait le regard. Une idée lui traversa l’esprit.

"Tu devrais y aller," dit-elle à sa bonne. "Parler à … notre amie. La rassurer quant à nos intentions."

"Vous en êtes sûre ? Nous voir en pareil endroit peut s'avérer délicat."

"Sûre certaine." Lenore connaissait désormais le vrai visage de Finnal ; elle avait besoin de tous les alliés possibles, même issus de lieux qui l'auraient fait rougir, rien qu'à y penser.

"Comme il vous plaira, madame », Orianne fit la révérence et se hâta.

Lenore se retrouva à flâner dans les rues avec le garde. Lenore errait sans but ; se promenait librement, là où elle le souhaitait.

Elle se baladait lorsqu'elle entendit des pas derrière eux. Lenore fronça les sourcils et se retourna vers le garde.

"Vous avez entendu ?"

"Entendu quoi, Votre Altesse ?"

Sa peur reprenait sans doute le dessus, peur certainement liée au fait de se retrouver en un lieu inconnu, mais non. Elle était malgré tout persuadée d'entendre à nouveau des bruits de pas, croyait avoir aperçu une silhouette quelque part derrière son épaule, un individu qui la suivait dans les rues de la cité, parmi les passants. Lenore pressa le pas.

Elle tourna à l'angle au hasard à plusieurs reprises, se maudit alors qu'elle et son gardien atterrissaient dans une impasse, une cour tranquille entourée de maisons. Elle se retourna, un homme s'approcha, vêtu de sombre, un couteau à la ceinture, il arborait l'insigne des hommes du Duc Viris ; les sbires de Finnal.

Lenore aurait dû pousser un soupir de soulagement à la vue de cet homme, acquis à son mari, il ne s'agissait pas d'un voyou susceptible de la voler. Lenore sentit néanmoins une certaine appréhension monter peu à peu.

"Que faites-vous ici ? Qui êtes-vous ?"

"Mon nom est Higgis, Votre Altesse," dit l'homme en faisant la révérence. "Un serviteur, votre époux m'a remis des instructions."

"Quelles instructions ?"

L'homme acheva sa révérence, le couteau à la main, s'approcha du garde de Lenore qu’il poignarda à deux reprises. Lenore tressaillit et se plaqua contre le bâtiment le plus proche, mais l'homme se posta entre elle et la sortie donnant sur la cour, bloquant toute issue.

"J'ai été envoyé pour vous sauver des voyous qui vous ont attaquée." Il essuya et rangea son couteau. "Ils ont tué votre garde et vous ont molesté avant de vous détrousser. Tout cela parce que vous n'avez pas suivi les recommandations de votre époux, à savoir, rester à votre place. Il se verra par conséquent contraint de vous emmener hors de la cité durant votre convalescence."

Le serviteur avança en faisant craquer ses jointures.

"Vous frapperiez vraiment une princesse ? Je vous ferai pendre."

"Non, Votre Altesse. Certainement pas, votre mari me récompensera, comme il l'a déjà fait par le passé. Je serais tenté de dire que la chose serait plus aisée si vous vous teniez tranquille, mais je mentirais."

Il leva son poing, Lenore crut, l'espace d'un instant, que son avenir ne rimait qu’avec douleur. Puis une deuxième silhouette, plus petite, fit irruption devant l'homme dans la cour, s'interposa entre Lenore et son agresseur.

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