Морган Райс - Les Plus Vaillants: Le Fil de l’Épée, tome 2 стр 3.

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— Il y a des hommes qui viennent par ici, dit Royce, devinant que la meilleure façon de s’y prendre était d’être direct. Un jeune homme comme lui n’apprécierait pas qu’on essaie de le piéger. Des hommes qui veulent ma mort ou ma capture.

Le porcher prit un air un peu inquiet.

— Et qu’est-ce que ça a à voir avec moi ? demanda-t-il. Je ne fais que garder mes cochons.

— Penses-tu que des hommes comme ça s’en soucient ? demanda Royce.

Tous les paysans savaient à quoi pouvaient ressembler les hommes du duc et combien il était dangereux de se mettre sur leur chemin pendant qu’ils chassaient.

— Non, devina le garçon. Il regarda Royce. Alors, qu’est-ce qu’ils te veulent ?

Royce soupçonnait que s’il disait la vérité au garçon, ce serait trop pour lui. Mais que pouvait-il faire d’autre ? Il pouvait difficilement prétendre être un braconnier.

— J’ai… J’ai tué le duc, dit Royce, ne sachant pas quoi dire d’autre. Il ne pouvait pas demander ce qu’il allait demander sans être franc avec ce garçon. Ses hommes me poursuivent, et s’ils m’attrapent, ils me tueront.

— Alors, tu comptes les mener à mes cochons ? continua le porcher. Et que m’arrivera-t-il si je suis encore là quand ils arriveront ?

— J’ai une idée pour ça, dit Royce. Il sauta de son cheval et tendit les rênes au garçon. Prends mon cheval. Va-t’en d’ici. C’est notre meilleure chance à tous les deux.

— Tu veux que je me fasse passer pour toi ? demanda le porcher. Après ce que tu as fait ? La moitié du royaume serait après moi.

Royce hocha la tête. Les deux hommes ne se ressemblaient pas ; Royce était beaucoup plus grand et beaucoup plus musclé, et même s’ils avaient tous les deux les cheveux blonds d’une longueur équivalente, on ne les confondrait jamais. Leurs traits étaient également différents : ceux du garçon porcher étaient ronds et amicaux, alors que Royce avait la mâchoire carrée et le reste du visage aiguisé par la violence.

— Pas pour longtemps. Tu sais monter à cheval, n’est-ce pas ?

— Oui, mon père a insisté. J’avais l’habitude de monter le cheval de trait sur les champs.

— Ce cheval ira beaucoup plus vite que ton canasson, promit Royce, tout en tenant les rênes. Prends-le, chevauche devant eux pendant un moment, et laisse-le partir quand ils ne pourront pas te voir. Ils ne sauront jamais que c’était toi sur le cheval, et ils me chercheront toujours.

Royce était certain que ça marcherait. Si le porcher réussissait à distancer l’ennemi, il serait en sécurité dès qu’ils l’auraient perdu de vue.

— Et c’est tout ce que j’aurais à faire ? demanda le porcher. Royce pouvait voir qu’il songeait à accepter.

— Emmène-les loin de tous villages, dit-il. Je dois retourner au mien, et tu pourras retourner au tien dès que tu les auras semés.

— Tu cherches un moyen de t’en tirer après ce meurtre ? demanda le garçon.

Royce comprit. Le porcher n’aurait jamais voulu se rendre complice d’une banale affaire criminelle. Mais il ne s’agissait pas de cela. Ça ne l’avait jamais été, même au moment où il avait lancé la lance.

— Ils nous oppriment de toutes les manières possibles, dit Royce. Ils prennent et ils prennent, et ils ne donnent jamais rien en retour. Le duc a pris la femme que j’aimais et l’a donnée à son fils. Il m’a emprisonné sur une île où j’ai vu des garçons de mon âge se faire massacrer. J’ai dû me battre à mort dans une fosse ! Il est temps de changer les choses. Il est temps d’améliorer les choses.

Il pouvait voir que le garçon l’envisageait de plus en plus.

— Si je ne rentre pas dans mon village, beaucoup de gens mourront, dit Royce. Mais si je fuis et qu’ils me suivent, il y en aura encore plus. J’ai besoin de ton aide.

Le porcher fit un pas en avant.

— Serais-je payé pour ça ?

Royce exposa les paumes de ses mains. Il n’avait rien du tout.

— Si je peux te retrouver après, je trouverai un moyen de te rembourser. Comment puis-je te trouver ?

— Je suis Berwick, d’Upper Lesham.

Royce hocha la tête, et cela sembla suffisant pour le porcher. Il prit le cheval de Royce et le monta pour partir à travers les arbres dans une direction qui n’avait rien à voir avec les villages que Royce connaissait. Il poussa un soupir de soulagement.

Ce répit fut de courte durée. Il avait encore besoin de se cacher. Il s’enfonça parmi les arbres, trouvant un endroit au milieu du feuillage où il pouvait s’accroupir à l’ombre d’un tronc, entouré de ramures de houx.

Il s’accroupit là, parfaitement immobile, osant à peine respirer en attendant. Autour de lui, les cochons continuaient à fourrager, et l’un d’eux s’approchait de lui, reniflant le feuillage où il se cachait.

— Va-t’en, chuchota Royce, voulant que la créature passe son chemin. Il ne fit plus un bruit en entendant le bruit des sabots qui s’approchaient.

Il commençait à apercevoir ses poursuivants, tous en armure et l’épée au poing, tous l’air encore plus en colère qu’au début de la poursuite. Royce espérait vraiment qu’il n’avait pas mis le porcher en trop grand danger en le faisant participer à son évasion.

Le cochon continuait à s’approcher trop près de lui. Royce eut l’impression que l’un des hommes en arme regardait dans sa direction, il se força à être si immobile qu’il ne se risqua même pas à cligner des yeux. Si le cochon trahissait sa présence, il était sûr que les hommes lui tomberaient dessus et le mettraient en pièces.

Puis l’homme détourna le regard, et les soldats s’élancèrent à nouveau.

— Assez perdu de temps ! cria l’un d’eux. Il n’a pas pu aller bien loin !

Les chevaux des soldats tonnèrent, suivant le chemin que le porcher avait pris, vraisemblablement en suivant ses traces. Même après qu’ils soient partis, Royce garda sa position, serrant son épée de toutes ses forces, s’assurant qu’il ne s’agisse pas d’une ruse destinée à l’attirer dehors.

Finalement, il osa se déplacer, émergeant dans la clairière et repoussant les cochons devant lui. Il prit un moment pour regarder autour de lui, essayant de se faire une idée de la direction dans laquelle se trouvait son village. La supercherie lui avait fait gagner du temps, mais il fallait quand même qu’il se presse.

Il devait rentrer avant que les hommes du duc ne tuent tout le monde.



CHAPITRE DEUX

Geneviève ne put que rester silencieuse dans la grande salle du château pendant que son mari fulminait. Dans les moments où il n’était pas en colère, Altfor était en fait très beau, avec des cheveux bruns longs et ondulés, des traits aquilins et des yeux sombres et profonds. Geneviève l’avait toujours imaginé comme cela, le visage rouge et furieux, comme s’il s’agissait de sa véritable apparence, non son masque d’apparat.

Elle n’avait pas osé bouger, n’avait pas osé attirer sa colère, et elle n’était clairement pas la seule. Autour d’elle, les serviteurs et les valets de l’ancien duc se tenaient tranquilles, ne voulant pas être les premiers à s’attirer ses foudres. Même Moira semblait rester en arrière, bien qu’elle soit toujours là où Geneviève pouvait la voir, plus proche du mari de Geneviève qu’elle-même ne le serait jamais, en tous points.

— Mon père est mort ! cria Altfor, comme s’il y avait encore une personne au château qui ne savait pas ce qui s’était passé dans la fosse. D’abord mon frère, et maintenant mon père, assassiné par un traître, et aucun de vous ne semble avoir de réponses pour moi.

Cette colère paraissait dangereuse à Geneviève, trop sauvage et non dirigée, se déchaînant en l’absence de Royce, essayant de trouver quelqu’un à blâmer. Elle fut prise d’un étrange sentiment, désirant à la fois que Royce soit présent et reconnaissante qu’il ne le soit pas.

Pire encore, elle avait le cœur endolori par son absence, souhaitant avoir pu faire autre chose que de se tenir aux côtés de son mari et de le regarder du haut de la fosse. Une partie d’elle désirait ardemment être avec Royce à ce moment-là, et Geneviève savait qu’elle ne pouvait pas laisser Altfor percevoir cela. Altfor était déjà assez en colère, et elle n’avait ressenti que trop clairement à quel point cette colère pouvait facilement être dirigée contre elle.

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