Морган Райс - Les Plus Vaillants: Le Fil de l’Épée, tome 2 стр 5.

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— Voilà qui est mieux, dit Lord Alistair. Maintenant, je veux plus d’hommes pour trouver le garçon qui a tué mon frère. Nous ferons de lui un exemple. Pas de spectacle cette fois, juste la fin qu’il mérite.

Un messager entra d’un pas pressé, portant les couleurs du duché. Geneviève remarqua son hésitation en voyant son regard aller d’Altfor au Lord Alistair, essayant évidemment de décider à qui il devait livrer son message. Finalement, il fit ce que Geneviève pensait être le choix évident quand il se tourna vers l’oncle d’Altfor.

— Monseigneur, pardonnez-moi, dit-il, mais il y a des émeutes dans les rues. Les gens se soulèvent dans les possessions de l’ancien duc. On a besoin de vous.

— Pour abattre les paysans ? dit Lord Alistair, avec un grognement. Très bien. Rassemblez les hommes dont nous pouvons nous passer pour la recherche du fugitif, et qu’ils me rejoignent dans la cour. Nous montrerons à cette populace ce qu’un vrai duc peut faire !

Il sortit de la pièce, s’appuyant de nouveau sur sa longue épée à nouveau dans son fourreau. Geneviève osa pousser un soupir de soulagement alors qu’il sortait, mais ce fut de courte durée. Altfor se remettait déjà debout et sa colère était palpable.

— Sortez tous ! cria-t-il aux courtisans rassemblés. Dehors, et aidez mon oncle à réprimer cette révolte, ou aidez à la recherche du traître, mais ne soyez pas là pour que je le redemande !

Ils sortirent tous les uns après les autres, et Geneviève commença à se lever pour aller avec eux, mais elle sentit la main d’Altfor sur son épaule, la maintenant au sol.

— Pas toi, femme.

Pendant que Geneviève attendait, la salle s’était vidée, ne laissant qu’elle, deux gardes et, pire encore, Moira qui observait depuis un coin de la pièce, avec quelque chose dans le regard qu’elle n’essayait même plus de travestir en sympathie.

— Toi, dit Altfor, tu dois me dire quel rôle tu as joué dans la fuite de Royce.

— Je… ne sais pas ce que tu veux dire, dit Geneviève. J’étais ici tout ce temps. Comment pourrais-je…

— Tais-toi, cracha Altfor. Si cela ne me donnait pas l’air d’un homme qui ne peut pas te contrôler, je te battrais pour m’avoir cru aussi stupide. Bien sûr que tu as fait quelque chose ; personne d’autre dans les environs ne se soucie du sort de ce traître.

— Il y a des foules entières dans les rues qui pourraient prouver le contraire, dit Geneviève en se levant. Elle ne craignait pas Altfor comme elle craignait son oncle.

Non, ce n’était pas vrai. Elle avait peur de lui, mais c’était une peur différente. Dans le cas d’Altfor, il s’agissait d’une crainte de violence et de cruauté soudaines, mais le fait de sembler se soumettre ne ferait rien pour la détourner.

— La foule ? dit Altfor. Tu vas me narguer avec des foules de paysans maintenant ? Je pensais que tu avais appris la leçon sur le fait de me mettre en colère, mais de toute évidence non.

Geneviève fut de nouveau saisie de peur, car le regard d’Altfor promettait quelque chose de bien pire que la violence envers elle.

— Tu penses que tu es en sécurité parce que je ne ferai pas de mal à ma femme, dit Altfor. Mais je t’ai dit ce qui arriverait si tu me désobéissais. Ton Royce bien-aimé sera retrouvé, et il sera tué, et si j’ai mon mot à dire, beaucoup plus lentement que tout ce que mon oncle pourrait avoir en tête.

Cette partie n’effraya pas Geneviève, bien que l’idée qu’un malheur pouvant arriver à Royce la blessa aussi surement qu’une lame. Le fait est qu’il n’était plus sous l’emprise d’Altfor ; elle y avait veillée. Il était impossible que lui ou Lord Alistair puisse l’attraper.

— Puis il y a ses frères, dit Altfor, et Geneviève eut le souffle coupé.

— Tu m’as dit que tu ne les tuerais pas si je t’épousais, dit-elle.

— Mais maintenant tu es ma femme, et tu es désobéissante, répondit Altfor. Alors que nous parlons, ces trois-là sont en route vers leur lieu d’exécution, pour finir encagés aux gibets de la colline aux morts et mourir de faim jusqu’à ce qu’ils soient dévorés par les bêtes.

— Non, dit Geneviève. Tu avais promis.

— Et tu avais promis d’être une femme fidèle ! lui répondit Altfor en criant. Au lieu de cela, tu continues à aider le garçon que tu aurais dû oublier !

— Tu… Je n’ai rien fait, insista Geneviève, sachant que l’admettre ne ferait qu’empirer les choses. Altfor était un noble, et il ne pouvait rien lui faire directement, pas sans preuve, et un procès.

— Oh, tu veux toujours jouer à ces jeux, dit Altfor. Alors le prix de ta trahison a augmenté. Tu as trop de distractions dans le monde extérieur, alors je vais te les prendre.

— Qu’est-ce… qu’est-ce que tu veux dire ? demanda Geneviève.

— Ta sœur a été un amusement pendant un court instant la première fois que tu m’as désobéi. Maintenant, elle va mourir pour ce que tu as fait. Tes parents aussi, et tout le monde dans le taudis qui te faisait office de maison.

— Non ! Geneviève cria en agrippant le petit couteau qu’elle portait.

À ce moment-là, tout sentiment de retenue ou de prudence avait disparu, chassé par l’horreur de ce que son mari était sur le point de faire. Elle ferait n’importe quoi pour protéger sa sœur. N’importe quoi.

Altfor fut plus rapide, sa main se referma sur la sienne et l’immobilisa. Il la repoussa pour la jeter lourdement sur le sol. Debout au-dessus d’elle, il la regardait fixement, et seul l’intervention de Moira l’empêcha d’aller plus loin.

— Souviens-toi que tant qu’elle est ta femme, elle est noble, chuchota Moira. Fais-lui du mal et tu seras traité comme un vulgaire criminel.

— Ne me dis pas quoi faire, répondit Altfor à Moira, qui se pencha encore plus près.

— Je ne te dis pas quoi faire, je ne fais qu’à peine suggérer, mon seigneur, mon duc. Avec une femme, et avec le temps un héritier, et la loi de ton côté, tu réussiras à reprendre tout cela.

— Et qu’est-ce que ça peut te faire ? demanda Altfor, en la regardant.

Si Moira avait été blessée par cette dernière remarque, elle n’en montra rien. Au contraire, elle eut l’air triomphante en regardant Geneviève qui gisait au sol.

— Parce que ton frère, mon mari, est mort, et je préfère continuer à être l’amante d’un homme puissant que d’être une femme sans pouvoir, dit Moira. Et toi… tu es l’homme le plus puissant que j’aie rencontré.

— Et je devrais te vouloir toi, plutôt que ma femme ? demanda Altfor. Pourquoi devrais-je vouloir les restes de mon frère ?

Même pour Geneviève, cela semblait un jeu cruel à jouer alors qu’elle l’avait déjà surpris avec Moira.

Mais encore une fois, ce que Moira ressentait était soigneusement masqué.

— Viens avec moi, suggéra-t-elle, et je te rappellerai la différence pendant que tes hommes s’apprêtent à tuer tous ceux qui le méritent. Tes hommes, pas ceux de ton oncle.

C’était suffisant pour qu’Altfor la tire vers lui, l’embrassant même si Geneviève et les deux gardes étaient là. Il attrapa le bras de Moira, la tirant vers la sortie de la grande salle. Geneviève vit Moira jeter un regard en arrière, et la cruauté de son sourire suffit à glacer Geneviève jusqu’aux os.

À ce moment-là, Geneviève s’en moquait. Elle ne se souciait pas qu’Altfor était sur le point de la trahir d’une manière dont il avait fait preuve tant de fois auparavant. Elle se fichait qu’elle ait failli mourir des mains de son oncle, ou qu’ils la voyaient tous les deux comme une gêne.

Tout ce qui l’intéressait alors, c’était que sa sœur était en danger et qu’elle devait trouver un moyen de l’aider, avant qu’il ne soit trop tard. Altfor avait l’intention de la tuer, et elle n’avait aucun moyen de savoir quand cela arriverait.



CHAPITRE TROIS

Royce courait à travers la forêt, sentant le craquement des branches sous ses pas, serrant son épée gainée sur le côté pour qu’elle ne s’accroche à aucun des arbres. Privé de sa monture, il n’était pas assez rapide. Il avait besoin d’aller plus vite.

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